Loin d’avoir toujours été portée aux nues, la grande distribution trouvera dans l’étude d’Eurogroup Consulting et Responsability Management un bel argumentaire sur sa contribution à l’évolution de la société française. Mais elle y découvrira aussi des pistes pour évoluer encore et "s’inscrire dans un nouvel écosystème en meilleure résonance avec la société".
Pour Bernard Duchamp, associé d’Eurogroup Consulting le premier bilan à mettre à l’actif de la grande distribution alimentaire sur l’évolution de la société française, ces vingt dernières années, sont :
> le libre-service, les prix bas, et la taille, avec le concept d’hypermarché.
« Les impacts positifs de la grande distribution alimentaire sont indéniables, toutes les parties prenantes en ont bénéficié : consommateurs, fournisseurs, salariés, pouvoirs publics et société civile. Côté pile, la grande distribution a accru le pouvoir d’achat, démocratisé l’accès aux produits, favorisé la croissance de l’industrie agroalimentaire, incité à l’innovation, créé des emplois, permis l’ascenseur social, joué sur l’attractivité des territoires ». Cependant : «Côté face, ce modèle connaît des limites : on constate aujourd’hui un développement d’une surconsommation, une véritable guerre des prix nuisible à la société, un déficit de contact humain, une détérioration de la relation commerciale avec les fournisseurs, une augmentation de la pénibilité des conditions de travail et des emplois précaires ».
Mais l’étude prône un changement de paradigme:
> D’un modèle industriel à un modèle commerçant…
«Les acteurs du secteur ont tout simplement oublié les fondamentaux, ce qui a conduit à un décrochage entre l’évolution des distributeurs et celle de la société. Passons d’une logique produits à une logique clients, en privilégiant l’écoute pour enfin connaître les consommateurs. D’une obsession des prix bas à une recherche du prix juste, en misant sur la collaboration. D’un modèle d’ouvrier ou de gérant, à celui d’artisan ou de chef d’entreprise, grâce aux partenariats. Enfin, d’une expansion à tout va sur le territoire, à un ancrage local, en privilégiant le concept de lieu de vie ».
Et suggère,
> Les leviers pour s’inscrire dans un nouvel l’écosystème en résonance avec la société
«Remettons le « consommez mieux » et le service au goût du jour, pour que le client retrouve le plaisir de faire ses courses (communautés d’appartenance, garderie, conseillers en rayon…) et que lescaisses ne deviennent pas une barrière de péage. Avec internet et les nouvelles technologies, nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution qui pourrait bouleverser le commerce, en jouant sur le service, le prix, la taille. Par ailleurs, le vieillissement de la population, la mobilité, internet, le retour de la proximité et les préoccupations liées au développement responsable obligent à repenser le concept de magasin et plaident en faveur du recrutement local, des approvisionnements locaux et d’une reconquête des centres villes, dans une logique d’économie de proximité. Ce mouvement de balancier est favorisé par les élus ».
« De plus, pourquoi les distributeurs continuent de faire de la productivité sur la masse salariale, alors qu’elle ne représente que 10% du prix de vente, et que leur activité n’est pas délocalisable ? Au contraire, valorisons les salariés en les remettant au centre ! (création de nouveaux métiers, implication dans la gouvernance, mise en place d’une GPEC, amélioration des conditions de travail,
revalorisation des métiers de bouche…) ».
« De plus, pourquoi les distributeurs continuent de faire de la productivité sur la masse salariale, alors qu’elle ne représente que 10% du prix de vente, et que leur activité n’est pas délocalisable ? Au contraire, valorisons les salariés en les remettant au centre ! (création de nouveaux métiers, implication dans la gouvernance, mise en place d’une GPEC, amélioration des conditions de travail,
revalorisation des métiers de bouche…) ».
Source: LSA Conso (http://goo.gl/dFGqg)
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